Une autre Terre qui est aux cieux
Elle s’appelle Kepler-1649c, ce n’est guère attractif comme sobriquet mais c’est une exoplanète qui concentre toute l’attention des astronomes terriens parce qu’elle ressemble beaucoup à notre planète (je n’ose plus dire propre planète) lors des départs en week-end du côté du péage de Fleury-en-Bière. C’est le télescope spatial Kepler qui a permis de mettre le nez dessus mais le bel astre navigue dans la constellation du Cygne, à environ 300 années-lumière de Saint-Véran dans les Hautes-Alpes qui se prétend toujours et jusqu’à preuve du contraire, la plus haute commune d’Europe. Kepler-1649c orbite autour d’une étoile naine rouge plus petite et plus froide que notre Soleil si jaune et si chaud-bouillant. Cette étoile s’appelle tout bêtement Kepler-1649 car on n’a pas des milliards d’astronomes célèbres sous la main pour baptiser toute la galaxie.
Kepler-1649c a été découvert en 2020 mais Elon Musk n’a toujours pas annoncé son invasion. Et pourtant Kepler-1649c est une planète rocheuse en théorie tout ce qu’il y a d’habitable pour des Corréziens sportifs : la température à sa surface pourrait permettre la présence d’eau liquide et donc l’implantation d’un club de paddle, avec une option kayak qui reste à définir. Kepler-1649c est à peine plus grosse que la Terre et l’énergie qu’elle reçoit de son étoile rouge correspond, à la louche, à 75 % de celle que la Terre obtient du Soleil. Cependant les naines rouges sont connues pour être exubérantes en phase up et pour mener une vie impossible à leurs satellites dans ces coups de temps-là.
Selon les observations, Kepler-1649c met moins de 20 jours pour faire le tour complet de son étoile qui, en phase dépressive, est tout de même plus éteinte que le Soleil. La planète est donc nettement plus proche de son propre soleil que nous ne le sommes du nôtre. Sans compter que Kepler-1649c pourrait être la victime d’un verrouillage gravitationnel qui l’obligerait à toujours présenter la même face à sa naine rouge, ce qui est le triste sort de la Lune qui ne nous gratifie jamais que d’un unique et même faciès couvert de cratères verruqueux inopérables, ce qui personnellement a tendance à m’agacer.
Reste à savoir si, oui ou non, Kepler-1649c est doté d’une atmosphère respirable digne de passer au contrôle technique ou au contraire d’un parfum d’oeuf pourri peu propice à la colonisation même par des sionistes en roue libre. Nos espoirs sont donc placés dans les lentilles olfactives du James Webb Space Telescope (appelez-moi JWST) qui saura dans un avenir plus ou moins proche apporter quelques précisions, d’ors et déjà fort attendues chez Pierre et Vacances.

À propos de l'auteur(e) :
Christophe Martin
Passionné de sciences humaines mais d'origine bretonne, je mets mes études en anthropologie et mon humour situationniste au service de mon action politique et sociale.