Mode sombre

En dehors du fait que nous n’aurons pas vu Gabriel Attal en pleurs bramer sa douleur devant les caméras, cette élection a des côtés positifs. Le premier, c’est le ralliement quasiment spontané de Fabien Roussel à la candidature d’Emmanuel Macron. Le PCF est mort, vive le communisme. On reprend le label, trop longtemps accaparé par les staliniens et les apparatchiks, et on redevient résolument communistes, comme Résococo, dans la lancée de Bernard Friot, vous l’a annoncé depuis plusieurs mois déjà. 

Ensuite au vu de l’échec de l’Avenir en commun (programme pourtant trop consensuel à mon goût) à mobiliser les laisser-pour-compte du projeeeeet macroniste et à ne pas effrayer les socio-démocrates pastels, il est temps d’annoncer la couleur et de ressortir le rouge vif.

Les retraités sur le départ qui croient encore qu’un banquier peut leur vouloir du bien, on les laisse à Macron. Les quadras naïfs qui pensent pouvoir faire de l’écologie à la Bourse, on les lui abandonne aussi. Les timorés, les nostalgiques du Père, les névrosés de la démocratie représentative, on les lui livre par wagons entiers. Allez, ouste, du balai ! Dégagez-nous la vue !

En face de ce bloc bourgeois fascistoïde, c’est à dire qui tend vers l’autoritarisme pour conserver son pouvoir économique, et de leurs laquais qui quémandent des miettes de confort, restent ceux qui ont compris que les opportunités ne passeront pas par un système électoral phagocyté par des crapules, qu’un avenir meilleur ne peut pas s’envisager avec une classe dirigeante corrompue par le profit facile et la décadence morale et enfin qu’il faut clairement et sans aucune ambiguïté chercher les voies pour sortir du capitalisme et de ses institutions. On n’amendera pas le monstre ultralibéral, on ne rééduquera pas les bourgeois vicieux au pouvoir, on ne transformera pas les réformes peureuses en solutions d’avenir.

Le vieux monde s’accroche au rocher élyséen. Le flot clapote autour et certains pensent même qu’il s’en fallait d’une goutte d’eau pour nettoyer la vase. Mais non! Circulez ! Y a plus rien à faire dans le coin ! Peut-être un coup à jouer aux législatives dans les circos où se présenteront des profils suffisamment radicaux pour faire parler d’eux à l’Assemblée nationale. Mais, je vous le répète, il ne faut rien attendre de nos institutions. Si elles avaient été écrites pour servir l’intérêt commun, c’est nous qui aurions tenu le stylo.

Vous le savez sans doute, un tsunami, ça vient de loin et de profond. Alors un conseil. N’attendez pas sur la plage que ça se passe. Prenez le large et venez voir ce qui se trame, là où les requins n’ont pas pied. On vous attend à Résococo. Prenez vos palmes, on a du fond !


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À propos de l'auteur(e) :

Christophe Martin

Passionné de sciences humaines mais d'origine bretonne, je mets mes études en anthropologie et mon humour situationniste au service de mon action politique et sociale.


Formateur dans l'industrie et pigiste au Progrès

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