Mode sombre

Alors que se prépare une manifestation, ce samedi 24 février à 11h00 à Champagnole, voici une contribution parue dans le numéro papier de février toujours dispo chez Mumu, place aux Fleurs.

Depuis deux mois les agriculteur.rice.s font entendre leurs voix, et les politiques y sont sensibles. Tant mieux ! En 2020, nous avions un Président de la République qui disait « Déléguer notre alimentation, […] à d'autres est une folie. Nous devons en reprendre le contrôle, construire plus encore que nous ne le faisons déjà […] une France et une Europe qui tiennent fermement leur destin en main. » En 2023, notre nouveau président fraichement élu participe à la signature du traité de libre-échange avec la New-Zélande et la reprise des discussions avec le Mercosur. Et vous ne devinerez jamais, il s’agit en réalité de la même personne. Cela nous démontre bien l’absence total de « PRROOOJJJJEEEEETTTTT », et l’incohérence entre les paroles et les actes qui va avec. Ce sont sans doute ces incohérences qui ont déclenché les manifestations que nous connaissons aujourd’hui. 

À noter que le mouvement est parti du syndicat des Jeunes Agriculteurs (JA), cela montre l’intérêt que portent les jeunes à leur métier et la volonté de le défendre. Ils portent en eux un espoir de changement, ingrédient essentiel pour les basculements dans une société.

Depuis le début de la médiatisation qu’entendons-nous dans nos médias préférés ? Les producteur.rice.s français.e.s seraient désavantagé.e.s à cause des normes à appliquer. Vérino, humouriste, résume très bien la situation « Tu joues au paintball mais l’autre il tire à balles réelles. » Les pistes de réflexion évoquées se résument à avoir moins de normes, notamment en autorisant encore l’utilisation du glyphosate. Ce dont la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA) se félicite car c’est le seul syndicat qui est intéressant d’interroger… 

Les normes ne sont pas le problème, elles permettent de faire évoluer les pratiques et méthode pour un meilleur respect des humains et de la Nature. Par contre, la mise-en-place de normes doit se faire accompagner, puis contrôler pour s’assurer du respect de celle-ci. Mais l’Etat et les collectivités, dans leur logique de diminution des budgets, coupent les financements des organismes qui accompagnent les agriculteur.rice.s, exemple avec l’ Association Régionale pour le Développement de l'Emploi Agricole et Rural (ARDEAR) et l’ Association de Formation Collective à la Gestion (AFOCG) en Auvergne – Rhône-Alpes. Des Projets Alimentaires Territoriaux (PAT) ont mis-en-place à partir de 2014, mais certains territoires ne s’en préoccupent qu’aujourd’hui comme à Haut-Bugey Agglomération.

Le slogan « On marche sur la tête » colle très bien à la vision de l’agriculture qu’ont une partie des politiques (principalement RN, REM, LR), vous avez déjà essayé de regarder l’horizon en mettant vos yeux au niveau du sol ? Cela vous donne une idée de leurs projections…

Mc Carrick


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