Mode sombre

Vendredi dernier, nous étions le 8 mars, journée internationale de la lutte pour les droits des femmes et manifestions pour un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel à Gaza. Les prises de parole ont été nombreuses, les flambeaux se consumaient sous le crachin qui menaçait la nouvelle éditions de Libres Commères et Daniel Brémond en bon diplomate a renoncé à lire ce petit texte que voici, incisif comme d’habitude:

 Amis, citoyens, compagnons,  camarades,  je vous adresse le salut fraternel de la section de Dole de la Libre pensée.

J‘ai déjà évoqué l’intox diffusée par les  média va- t-en guerre français. C’est à tel point que Le Monde diplomatique, mensuel honorablement connu, y a consacré le mois dernier deux pleines pages sous le titre : « Le journalisme français, un danger public ». J’en cite des extraits : « En 2021 et 2022 et dans les neuf premiers mois de 2023, l’armée d’occupation à pourtant tué respectivement 349,291 et 227 Palestiniens sans que ces exactions mobilisent les rédactions. Plus loin : « Le Hamas « massacre ou tue ses victimes israéliennes. Mais les palestinien meurent sans qu’on précise qui les à fait périr. » Enfin : « en quatre mois, les dirigeants du « 4ième pouvoir » ont entériné le point de vue de l’extrême droite israélienne et accompagné ou cautionné en France la marginalisation des opposants à la guerre en leur interdisant d’exprimer leur solidarité avec les victimes. Ils célèbrent en même temps le réarmement militaire et moral de la France au nom de la lutte contre la menace russe et le terrorisme islamique. C’est la naissance et l’installation en France d’un journalisme autoritaire. » 

Il n’y a pas que le journalisme qui est autoritaire. Mais ça, le Monde diplo ne le dit pas. Je cite un communiqué de l’UD CGT de la Somme : notre camarade, Jean-Paul Delescaut, secrétaire général de l’UD du Nord, après avoir été arrêté à 6h00 du matin chez lui et conduit menotté en garde à vue le 20 octobre dernier, est convoqué devant le tribunal de Lille le 28 mars sur les motifs d’apologie du terrorisme et d’incitation à la haine, parce qu’il  avait eu le tort d’appeler à la paix en Palestine, de rappeler le droit international et d’évoquer un conflit qui perdure depuis 75 ans. C’est notre propre gouvernement qui musèle la parole quand elle ne concorde pas avec ses discours officiels, ceux de l’OTAN  ou des US. Cette attaque des pacifistes que nous subissons, ça porte un nom de sinistre mémoire : C’est l’union sacrée pour la guerre.

Puisque j’évoque la liberté et l’indépendance de l’information,  je rappelle la chasse à l’homme dont est victime Julian Assange, le créateur de Wikileaks qui a révélé par exemple l’espionnage par l’agence de renseignement américaine de trois présidents français. En prison de haute sécurité en Angleterre, les US réclament son extradition. Il est menacé de 175 ans de prison.

Pour terminer, je cite le quotidien israélien Haaretz du 11 février : « Nous demandons, nous supplions « n’entrez pas dans Rafah. Si l’armée israélienne envahit Rafah, elle commettra des crimes de guerre d’une gravité qu’elle n’a pas encore commise, la ville deviendra un charnier ». 

Enfin : au 1er mars, ce sont 200 parlementaires dans les alliés militaires d’Israël dont l’Australie, la France, le Royaume uni, et les US qui ont signé la lettre demandant à leur pays de mettre fin à leurs ventes d’armes à Israël.

Plus que jamais, contre l’union sacrée : pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza, pacifistes de tous les pays, unissez vous !

Daniel Brémond.


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