Politique

Tropisme...

Publié le 10 mars 2025 à 20:53 | Écrit par
Nicolas Gomet
| Temps de lecture : 02m00s

Avant même l’investiture de Trump, l’annonce du « changement » se propageait. Le monde de l’entreprise US ajustait déjà son discours et ses orientations. Symptôme parmi d’autres, le patron de Faceb°°k et Instagram a fait allégeance. Pas seulement à Trump. Il s’est rangé par avance aux idéologies véhiculées par ses soutiens : au virilisme, à la propagation des fake-news et à la possibilité de tenir un discours homophobe sur les réseaux au nom de la « liberté d’expression », et se soumet ainsi à toute la fange complotiste et violente qui a attaqué le Capitole il y a quatre ans, estimant que « l’élite démocrate pédo-sataniste » leur avait volé l’élection. 

Cette « adaptation » d’un grand patron et de son entreprise au Trumpisme n’est pas isolée. Et elle est loin d’être une adaptation forcée, mais pour beaucoup la concrétisation du fantasme d’une économie américaine qui domine les autres en balayant toute mesure de régulation du climat (pour forer davantage), en se débarrassant de toute norme antidiscriminatoire (Tesla a été lourdement condamné par le passé pour discrimination), et en menaçant ses alliés historiques (moins puissants que lui et que ses challengers chinois ou russes). Les USA qu’on ne peut définitivement plus qualifier de « plus grande ou de plus vieille démocratie du monde », ouvre la voie à un monde plus brutal que jamais. Comment la communauté pourra-t-elle encore réagir face à un pays qui tente d’annexer son voisin, que ce soit l’Ukraine ou Taïwan, quand les États-Unis menacent de recourir à la force pour s’approprier le Groenland ?

Et l’adhésion à Trump dépasse les frontières. Avant même de le voir à l’œuvre, une ministre macroniste de la fonction publique français s’est dit pressé de partager des pratiques avec Elon Musk pour s’attaquer à l’excès de bureaucratie. Bernard Arnault, invité privilégié lors de l’investiture de Trump, parle de « vent d’optimisme » et rechigne à payer une taxe provisoire en France (son groupe « n’a fait que » 12,55 milliards de bénéfices en 2024). Le patron de Système U (qui n’est pas éligible à la surtaxe) a parlé de « vent nouveau », à propos des Etats-unis, et a loué son ministère de la «  simplification ». Bardella, sans surprise, entend « suivre le chemin de ces grands dirigeants qui, partout dans le monde, sont en train de s’imposer ». Peu importe les bras tendus, la suppression des aides aux écoles qui sensibilisent à l’antiracisme, le retrait de l’OMS. Ici aussi, beaucoup sont déjà prêts à revenir sur les droits de l’Homme, sur les valeurs de la République, pour, selon leur marotte, payer moins d’impôts, polluer en toute impunité ou expulser à tour de bras.



À propos de l'auteur(e) :

Nicolas Gomet

Scientifique polyvalent et explorateur des institutions locales.

Élu écologiste au conseil municipal de Dole
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