Politique Humeur Social

La mobilisation pour l'État de droit, révélatrice de l'inutilité de la gôche responsable

Publié le 14 avr. 2025 à 17:28 | Écrit par
Lucien Puget
| Temps de lecture : 02m31s

Tout à l'heure, j'ai vu passer un tweet de Mélenchon qui partageait un article du Monde sur la mobilisation du PS, PCF et CGT (etc.) pour l'État de droit ce samedi 12 avril.

Il y critique les journalistes du Monde qui, selon lui, font passer le bide de la manif comme la responsabilité de LFI, mais j'ai surtout retenu dans cet article que les différentes organisations présentes ont choisi cette date, jugeant celle du 6 (le même jour que le cirque du RN) « prématurée ». Mais que se passe-t-il dans la tête des leaders de ces organisations ? Pour qui se battent-ils vraiment, la CGT, le PS, le PCF ? J’ai cette impression désagréable : ils ne tirent jamais de leçons de leurs erreurs. Comme pour la mobilisation contre la réforme des retraites, par exemple, qui s'était essoufflée à cause de leurs dates saute-mouton. Ou encore la fâcheuse manie de déclencher des grèves dans certains secteurs d'activité, mais pas en même temps. Comme si l'objectif, c'était de ne pas trop combattre, de ne pas trop déranger ?

Résultat ? L'image des deux mobilisations — RN d'un côté avec leur place vide, et LFI/EELV de l'autre où l'ambiance est plus chaleureuse et où plus de militants s'y sont retrouvés — est puissante. Elle montre de suite la supériorité de mobilisation de la gauche, et surtout, elle contraste avec le ridicule de la mobilisation du RN.

La mobilisation du 12, elle, a un côté tir à blanc. Elle arrive trop tard, met en avant une gauche inutile, désorganisée, unie sur la volonté de ne pas faire comme LFI, mais éparpillée sur le fond, sur les idées.

Le PS n'a même pas de programme et s'enfonce doucement dans un revival pathétique des années Hollande, où — il faut le rappeler — il avait la majorité absolue à l'Assemblée, au Sénat, et avait en plus de ça bon nombre de régions et départements dans la poche. Bref, la situation parfaite qui aurait dû permettre de passer des acquis sociaux draconiens, et qui, à la place, a donné naissance au CICE, à la loi Travail, à l'enfermement de militants écologistes, à Notre-Dame-des-Landes, à la mort de Rémi Fraisse, à la déchéance de nationalité et, cerise sur la merde, à la naissance du macronisme. Et j'en oublie.

Toute cette petite clique panique, car elle voit bien la place centrale qu’a prise LFI dans le paysage politique français, et elle voit dans l'instabilité politique actuelle une possibilité de récupérer sa place — ou du moins de grappiller le plus de place possible — en faisant comme ils ont toujours fait : trahir, mentir, dénigrer.

On peut penser ce qu’on veut de Jean-Luc Mélenchon — et je suis moi-même souvent critique de certaines de ses positions — mais il faut lui reconnaître une chose : sans lui, il n’y aurait sans doute plus de gauche sérieuse en France. Ce n’est pas le cas partout en Europe : l’Italie, par exemple, a vu sa gauche se libéraliser, sombrer politiquement, et laisser le champ libre à l’extrême droite.

À l’inverse, LFI est aujourd’hui une force politique solide. Les promesses sont tenues, le programme est sérieux, budgétisé, co-construit avec des associations et des partenaires. Bref, du travail rigoureux, cohérent, et assumé.

Si on veut troquer les balades sans espoir du samedi contre des mobilisations puissantes et efficaces, il va falloir songer à mettre un petit coup de pied au cul aux rigolos à la tête de ces organisations.



À propos de l'auteur(e) :

Lucien Puget

J'ai toujours été intéressé par la politique et le fonctionnement de notre société. Au cœur des luttes sociales à mes heures perdues, je me fatigue à chercher des solutions à un monde qui n'en a probablement pas. Souvent en colère, mais c'est une colère saine comme disait Ségolène.

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