Mode sombre

Si vous êtes attentifs vous avez dû le remarquer, désormais devant n’importe quel chantier, que ce soit une vélo-route, un lycée ou un stade, on a un panneau explicatif avec, en bonne place, la mention « projet financé par l’Union européenne », avec le petit drapeau à douze étoiles qui va bien. 

Et en parallèle, durant cette campagne des élections européennes, l’argument «  sans l’Europe, la France ne pèserait rien face à la Chine et aux États-Unis et serait faible » sera répété en boucle par la plupart des candidats. Passons sur le fait que la Suisse, l’Islande ou la Norvège, non-membres de l’UE, se portent très bien et concentrons-nous donc sur ce slogan « financé par l’Union européenne », qui dans le cas de la France est assez trompeur, voire malhonnête. 

En effet, il y a une information simple et très facilement vérifiable que se gardent bien de mettre en avant nos chers européistes : la France donne plus à l’U.E. qu’elle ne reçoit. Pour être précis, en 2021, nous avons contribué à hauteur de 28,1 milliards au budget de l’U.E. pour ne recevoir que 15,7 milliards. En d’autres termes, la France a donné 12,4 milliards d’euros de plus à l’UE que ce que nous avons reçu, PAC comprise. 

La France est donc, comme l’Allemagne ou l’Italie, contributrice nette au budget européen. Au contraire d’autres pays sont bénéficiaires nets et reçoivent plus qu’ils ne donnent, c’est le cas de la plupart des pays de l’Est. 

Cela pose plusieurs questions  : est-il pertinent de subventionner des pays dans lesquels bon nombre de nos usines ont été délocalisées (Pologne, Tchéquie, Roumanie…) ? Pourquoi ce devoir de solidarité avec des pays avec lesquels nous n’avons presque rien en commun, si ce n’est un concept d’Europe géographique abstrait (Estonie, Lettonie, Bulgarie...) alors qu’à vol d’oiseau, nous sommes plus proches de pays francophones comme la Tunisie ou le Maroc ?

Et finalement, cela ne serait-il pas plus efficace que la France finance directement ses infrastructures en se passant d’un intermédiaire supranational, coûteux et antidémocratique ? Rien qu’un exemple suffit pour se rendre compte du gâchis d’argent public engendré par ce monstre bureaucratique : il n’y a pas un Parlement européen, mais deux  ! Un premier à Bruxelles où se réunissent le plus souvent les députés européens et un autre à Strasbourg où seulement 12 sessions plénières de quatre jours se déroulent chaque année. Un double siège qui a évidemment un coût budgétaire et environnemental lié aux fréquentes transhumances de nos eurodéputés, inutiles (voir Libres Commères n°43) et surpayés 16 740 € net* (voir Libres Commères n°42). 

En conclusion, quand vous lirez «   financé par l’Union européenne  », comprenez «  financé par l’impôt des Français, déduction faite des salaires de porcs des fonctionnaires et élus européens et des subventions pour la délocalisation d’usines en Pologne ». 

Léandre.

  • * Ce qui reste modeste par rapport aux 32 000 € bruts mensuels de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.


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À propos de l'auteur(e) :

Léandre

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